Fin 1998, avec la série Pylônes Richard Ballard ambitionne de conquérir les États Unis – il souhaite l’exposer dans les musées américains. Il accumule les séjours, notamment à New York où il désire s’établir pour de bon.
Il utilise une technique de projections orthogonales en quadrillant la surface du papier pour représenter d’imposants pylônes électriques dans un paysage contemporain.
Ballard commence par le noir et blanc, puis il apporte relief et matière au tableau et ajoute de la poudre de fer qu’il fait rouiller en vaporisant sur le papier de l’acide chlorhydrique.
Il entrecroise lignes et câbles électriques sur fond de ciel qui pleure et nous invite, dans ce qui semble être une cathédrale industrielle, à perdre tout sens de la perspective et d’échelle de grandeur.
Ballard crée ces œuvres monumentales, gigantesques et ambitieuses au moment où il se sent au mieux de sa forme physique – il est alors champion de France de nage pour sa catégorie d’âge, mais il ignore que son corps se bat au même moment contre un cancer.