C’est au bord de la Méditerranée que Richard Ballard se remet de l’opération de son cancer qui l’a fait revenir en France. Il redécouvre alors les subtilités de l’aquarelle qui devient pour lui un nouveau défi. Contrairement à la peinture à l'huile, pour Ballard, la maîtrise de l’aquarelle sur la surface du papier est “mystérieuse” et parfois "imprévisible''.
Comme les anciens maîtres avant, lui tels que Gainsborough ou Turner, dont il est d’ailleurs un grand admirateur, l’artiste fabrique ses propres aquarelles en mélangeant différents pigments pour atteindre des tons de couleurs uniques. Il les conserve dans une boîte en bois qu’il confectionne lui-même, l’idée étant de l’emmèner partout où il travaille en extérieur.
Pour remercier l'équipe hospitalière parisienne de lui avoir sauvé la vie, il fait don d’une de ses toiles. Il se rend compte que sa dernière série, les Pylônes, est trop sévère pour un tel geste et se décide à changer de motif:
“En constatant l'austérité de la série de Pylônes que je peignais à l'époque, je réalise que le ciel juste au-dessus de nos têtes est certainement le motif le plus universel qu’il soit.”
D’autant que le ciel est un sujet traditionnel dans la peinture et dans la poésie. Cette nouvelle perspective est encourageante. Il cite Monet : « Un peintre peut dire ce qu’il veut avec des fruits, des fleurs ou même des nuages. »
Pour l’artiste Ballard, l'idée d’explorer la splendeur des rayons du soleil filtrés à travers les différents degrés de densité de vapeur et d’air que sont les nuages par le biais de l'aquarelle est une évidence, une parfaite harmonie. Il a aussi l'idée que la peinture peut être une évasion pour les patients dans les salles d’attente de l'hôpital. Son ami et sculpteur américain Joel Fisher écrit à ce propos: “Ses aquarelles sont devenues pour ceux qui les voient un échappatoire à l'esclavage de nos limites. Richard Ballard se demandait à cette époque si une peinture pouvait mener à une guérison.”
En 2006, lors de l’exposition de la série de Ciels à la galerie Robert Steele, à New York, Tom Breidenbach écrit dans The ArtForm: “Ballard joue des imprévus inhérents à l'aquarelle avec virtuosité.”
Il obtient alors le premier prix de la Royal Watercolor Society.